Le SAHOS, qu’est-ce que c’est ?
Certains dormeurs, bien souvent ronfleurs, mais pas exclusivement, présentent au cours de leur sommeil un nombre anormalement élevé d’apnées (fermeture totale des voies aériennes supérieures) ou d’hypopnées (fermeture partielle) qui durent au moins 10 secondes, empêchant ainsi l’air de circuler vers les poumons. Ce phénomène est la conséquence de plusieurs mécanismes. L’un deux, est en rapport avec un relâchement trop important des muscles des voies aériennes supérieures, plus ou moins associé à d'autres causes obstructives, comme par exemple une hypertrophie des amygdales et ou des végétations. La chute du taux d’oxygène qui en est la conséquence directe, induit un micro-éveil (éveil de moins de 15 secondes qui reste inconscient). Ainsi, la profondeur du sommeil s’allège, les voies aériennes se réouvrent permettant alors la reprise respiratoire. La succession des micro-éveils fragmente le sommeil du dormeur. Ce sommeil de mauvaise qualité induit des troubles cognitifs qui peuvent conduire à de la somnolence, à des troubles de la mémoire, de la concentration voir des troubles de l’humeur, à des troubles dépressifs, …
De même, les apnées et les hypopnées peuvent être un facteur de gravité d’autres pathologies telles que des maladies cardiovasculaires (l’hypertension artérielle, troubles du rythme, ...) des maladies métaboliques (diabète, l’obésité, …) ou encore neurologiques.
Comment diagnostiquer un SAHOS ?
L’examen de référence pour le diagnostic est la polysomnographie. Il s’agit d’une étude approfondie du sommeil qui évalue sa quantité et sa qualité. L’examen peut être réalisé en ambulatoire ou lors d’un séjour dans un centre d'exploration du sommeil. Les données enregistrées permettent alors d’identifier les troubles respiratoires pendant le sommeil, leur nombre et leur caractère, et de calculer un index, appelé Index d’Apnées-Hypopnées (= nombre d’apnées/hypopnées relevé par heure de sommeil).
Nous faisons tous des apnées durant notre sommeil c’est pourquoi l’on tolère un index égal ou inférieur à 5.
Le résultat est anormal dans les cas suivants :
Entre 5 et 15 événements par heure : SAHOS de gravité légère
Entre 16 et 30 événements par heure : SAHOS de gravité modérée
Plus de 30 événements par heure : SAHOS de gravité sévère
Comment traiter un SAHOS ?
Les différents traitements du SAHOS ont pour but de stabiliser l’ouverture des voies aériennes supérieures et ainsi d’assurer une respiration régulière durant le sommeil. Il est cependant nécessaire d’appliquer des règles d’hygiène de vie et de sommeil, qui, si elles ne sont pas respectées, peuvent aggraver le syndrome.
Les traitements de référence sont :
La Pression Positive Continue (PPC)
La PPC est un petit appareil qui permet de maintenir ouvertes les voies aériennes supérieures du patient. Une petite turbine insuffle un flux d’air, le transmet par l’intermédiaire d’un tuyau et d’un masque choisi spécifiquement pour le patient et adapté à son visage vers les voies aériennes supérieures pour les maintenir ouvertes. On parle aussi, d’une prothèse pneumatique.
L’Orthèse d’Avancée Mandibulaire (OAM)
L’OAM est un équivalent de gouttière dentaire faite sur mesure par un dentiste / orthodontiste, après prise d’empreintes. Elle oblige à dormir avec la mâchoire inférieure propulsée vers l’avant permettant, là aussi, de libérer les voies aériennes supérieures.
Quel que soit le traitement recommandé par le médecin, celui-ci fera l’objet d’une réévaluation après sa mise en place. Une polysomnographie dite de « contrôle » sous traitement est réalisée plusieurs mois après le démarrage du traitement, afin de s’assurer de la bonne correction des évènements respiratoires et de l’amélioration de la qualité du sommeil.
Vous ronflez ? Vous pensez faire des apnées durant votre sommeil ? Parlez-en à votre médecin traitant qui vous adressera vers un médecin spécialiste des troubles du sommeil et de la vigilance.