Les symptômes de la dépression saisonnière peuvent être comparables à ceux de la dépression en général : manque d'intérêt pour les activités courantes, difficultés de concentration, manque d'énergie, asthénie, libido en berne, stress, troubles du sommeil et de l'humeur, tristesse, repli sur soi, isolement...
La lumière est essentielle à notre bonne santé
La dépression saisonnière est la conséquence d’un manque de lumière pendant la période hivernale. Elle se traite, avec succès, depuis plusieurs années par la luminothérapie afin de compenser le déficit en lumière naturelle. Le principe est de s'exposer à une lumière de forte intensité (10 000 lux) selon les recommandations de votre médecin. Selon le moment d’exposition, la lumière agira sur la période de sécrétion de mélatonine, appelée aussi "hormone du sommeil » habituellement produite au cours de la nuit quand nous sommes exposés à l'obscurité. Or le manque de lumière naturelle et le raccourcissement des journées entrainent des perturbations de cette sécrétion ainsi qu’une baisse de sécrétion de sérotonine, dit aussi « hormone du plaisir » dont les modifications participent grandement aux symptômes de la dépression saisonnière.
La luminothérapie a l'avantage de ne pas présenter d'effets secondaires, contrairement aux antidépresseurs. Elle a fait l'objet d'une étude menée par Alexis Geoffrey, psychiatre et médecin du sommeil à Paris en collaboration avec des collègues du CHU de Strasbourg qui conclut à : " La luminothérapie a autant d’efficacité que et les antidépresseurs dans la dépression saisonnière et sa combinaison aux antidépresseurs conduit à une efficacité encore supérieure. En conséquence, la luminothérapie seule - ainsi que la combinaison aux antidépresseurs - peut être proposée comme traitement de première ligne dans la dépression saisonnière."
La luminothérapie, un traitement encadré par votre médecin
Comme nous l’avons souligné, le médecin spécialiste du sommeil est le premier concerné pour définir la meilleure stratégie à appliquer en cas d’indication. En fonction de la pathologie du patient, il établit avec lui l'heure du traitement, sa durée et l'intensité d'exposition en lux et prescrira une lampe ou des luminettes (montures de lunette émettant de la lumière) qui devront être estampillées CE et classées dispositifs médicaux. La luminothérapie agit sur notre cerveau, sur nos sécrétions hormonales. Il s’agit donc d’un véritable traitement aux conséquences désastreuses s’il n’est pas prescrit de façon adéquate par un médecin compétent, ou s’il n’est pas utilisé selon les recommandations prescrites. Or aujourd’hui ces lampes et ces luminettes sont en vente libre donc aussi utilisées sans recommandations d’un spécialiste. Par conséquent, la communauté médicale demande que ces dispositifs soient mieux encadrés dans leur accessibilité, voire prescrits et que le traitement soit pris en charge dans le cadre du remboursement. A cet égard, un travail est en cours.